

January 02, 2017
ÊTES-VOUS SOOOOOOO ECOSIXTHEMES ?
ECO-BILAN 2016
Fin de l’année, l’heure est au bilan, l’occasion de faire le point sur ce que l’on a fait et sur ce qu’il nous reste à faire.
Nous vous proposons donc l’Eco-Bilan EcoSixThemes 2016.
- C’est quoi l’Eco-Bilan EcoSixThemes ?
- L’idée est de faire un point sur les actions que tu as mené depuis que tu suis EcoSixThemes.
- Houlàààà c’est genre un contrôle ??? Tu sais j’ai pas tout tout fait…
- Mais non t’inquiète, un contrôle ne serait pas en phase avec l’approche EcoSixThemes qui consiste avant tout à encourager des actions vertueuses. Chacun fait ce qu’il peut à son échelle et c’est déjà très bien !!!
Vous nous suivez peut être depuis Août 2016, les sujets vous intéressent, vous les regardez de loin pour vous informer, vous vous sentez concerné, ou vous adhérez à l’approche et voulez, vous aussi, changer le monde en commençant par vous-même.
Si vous avez suivi les recommandations de l’EcoSixThemes en 2016 vous avez déjà fait beaucoup :
1/ vous consommez des fruits et légumes de saison et favorisez les circuits courts et le BIO. Vous vous demandez si il y a un mois du tofu ou un arbre à tofu… Mais c’est quoi le tolu ?!
2/ vous êtes devenu flexitarien et vous brillez maintenant en société. "T’es végan ? Non flexitarien ! Ah !?"
3/ vous n’utilisez plus de sac plastique, épargnant ainsi l’environnement et les animaux qui le partage avec nous.
4/ vous utilisez du savon et du shampoing dur plutôt que de générer des déchets plastiques (bidons de gel douche). Vous avez constaté que vous êtes beaucoup plus agile de vos mains que quand vous étiez petit, vous êtes super fier de vous !
5/ vous vous êtes équipé de multiprises à interrupteur et évitez ainsi les gaspillages électriques. "Jourrrrr !!! Nuiiiiittt !!! Jooourr !!! Nuuuuiitt !"
6/ vous avez collé un autocollant "Stop Pub" sur votre boite aux lettres évitant de participer à la génération de déchets papiers.
7/ vous avez diminué ou arrêté de mâcher des chewing-gum gum conçus à base de pétrole. Depuis le cours de l’action Total est en chute libre…
8/ vous comprenez mieux les logos et labels présents sur les produits que vous achetez et ne vous faites plus avoir.
9/ vous avez piqué la yaourtière de mémé et avez dit adieu aux pots en plastique.
10/ vous refusez les sacs plastiques qui ne sont pas vraiment réutilisables et militez contre.
11/ vous achetez votre électricité chez Enercoop et encouragez donc le développement des énergies renouvelables.
12/ vous avez arrêté le Salopin et êtes passé au réutilisable.
13/ vous faites vos recherches internet sur Ecosia plutôt qu'avec Google. 1 ami de perdu = 10 de retrouvés. Vous avez donc plus d’amis et ils aiment les arbres.
14/ vous triez vos déchets au bureau avec une poubelle pour le papier et pour le reste.
15/ vous avez diminué ou supprimé l’utilisation de touillettes plastiques pour votre café en adoptant cuillères ou touillettes en bois.
16/ vous n’utilisez plus de gobelet en plastique mais plutôt des mugs ou des verres.
17/ vous prenez soin de vous-même en pratiquant la méditation. Vous ne lévitez pas encore dans les airs mais vous sentez que ça vient.
18/ vous prenez soin de vous-même en pratiquant le yoga. Vous n’épatez pas encore vos amis en mettant votre pied derrière la tête, mais c’est pas grave.
19/ vous participez au nettoyage des océans en ramassant les déchets sur le rivage ou en finançant des projets à plus grande ampleur.
20/ vous vous êtes mis au surf et aimez de plus en plus la nature qui est devenu votre terrain de jeu.
21/ vous surfez avec une combinaison en naturalprène plutôt qu’en néoprène à base de pétrole. Fini les marées noires sur la côtes ouest.
22/ vous surfez avec une licence handisurf tant qu’à faire...
23/ vous êtes devenu l’ami des coraux en n’utilisant plus de crème solaire nocive. Bob l’éponge et Patrick vous appellent "dude".
24/ vous aimez d’amour les bactéries mangeuses de plastique et envisagez d’en adopter une que vous nommerez Jean-Luc .
25/ vous savez qu’il est possible de faire du plastique 100% biodégradable à base d’algues. "Le plastique c’est fantastique (à nouveau) ! Ca plane pour l’EcoSixthemes."
26/ vous avez décidé de devenir un arbre pour continuer de vivre et d’être écolo même après la mort. Par contre, étrangement, depuis cette décision vous regardez les toutous de travers.
27/ vous supportez des acteurs locaux engagés dans des causes justes.
28/ vous découvrez et apprenez en visionnant des films et en lisant des livres.
29/ vous vous êtes mis aux loisirs créatifs et recyclez des déchets en objets de déco ou en cadeaux originaux.
30/ vous avez arrêté le muesli non bio plein de pesticides.
31/ vous fuyez les perturbateurs endocriniens et témoignez votre mécontentement sur leur présence.
32/ vous avez arrêté les produits intégrant des micro billes de plastique. Jean-Luc vous a aidé à terminer la crème exfoliante de madame.
33/ vous êtes parfaitement conscient que les frites de MacDo ne sont pas de simples pommes de terre… vous pensez d’ailleurs souvent à Magritte : "ceci n’est pas une frite".
34/ vous n’avez plus vraiment envie de manger des Mac Cochonneries. Pas grave, de toute façon vous avez toujours eu peur des clowns.
35/ si vous n’avez pas arrêté de fumer, au moins vous ne jetez plus vos mégots n’importe où, vous avez une own-box ou équivalent.
36/ vous savez reconnaitre et vous n’achetez pas de bouteille de lait en plastique non recyclable. "Jean-Luc : attaque !!!!"
37/ vous avez des arguments imparables fournis par la Nasa pour prouver à un éco-septique qu’il est juste dans le déni.
38/ vous savez que les énergies renouvelables pourraient remplacer le nucléaire et le charbon et plus vite qu’on ne le pensait et à moindre coût
39/ vous abandonnez petit à petit le fatalisme en prenant conscience que vous n’êtes pas seul à vouloir améliorer les choses et que de plus en plus de personnes ou d’entreprises mettent en place des actions concrètes.
- Ouahhhhh tout ça ??? Je ne m’en étais pas rendu compte. Au final, ma vie a changé sans trop d'effort.
- Tu aurais cru que tu allais faire tout ça si je t’avais fait une liste il y a 6 mois ?
- Ben… j’avoue que je me serai peut être un peu découragé en me disant… c’est bon on va pas s’empêcher de vivre…
- Et t’as l’impression de moins bien vivre ?
- Bah non… Il commence a ressembler à l’effet pintade notre effet colibri.
- Misère…. l’effet pintade… en tout cas faut rien lâcher...
- Qu’est ce qu’on fait alors ?
- Bahhhh… on continue en 2017 !
Allez ! Bonne éco-année et bonne santé !!!
November 13, 2016
UN PLASTIQUE 100% BIODÉGRADABLE,
MADE IN FRANCE & MADE IN MER !
- Le plastique ça pollue c'est vrai... mais il y a des usages pour lesquels il en faut. Qu'est-ce que tu veux utiliser à la place ?
- Et pourquoi pas des algues !?
- Des algues ????????
L’EcoSixThemes vous invite à découvrir l'entreprise française Algopack basée en Bretagne à Saint Malo.
Algopack fabrique aujourd'hui du plastique 100% biodégradable à base d'algues.
Un bel exemple de notre capacité à trouver des solutions efficaces et innovantes pour protéger notre environnement.
Pour en savoir plus rendez-vous sur leur site ou leur page.
Bonne découverte !
November 04, 2016
QUAND JE SERAI VIEUX, JE SERAI UN ARBRE !
- Salut ça va ?
- Oui… j’étais en train de méditer sur l’après.
- De quoi ?
- Bah je me disais que nos efforts éco-responsables n’étaient pas vraiment durables ou du moins uniquement le temps de notre passage sur terre.
- Bah forcément… quand t’es mort, t’es mort… cela dit, tu pollues moins.
- Moi… quand je serai vieux je voudrais devenir un arbre.
- What ?????
- Ne rigole pas, c’est possible !
L’idée peut sembler un peu saugrenue et pourtant c’est ce que propose la société Urna Bios à ceux qui espèrent une vie après la mort ou qui veulent continuer d’être écolo même 6 pieds sous terre.
Urna Bios propose aujourd’hui une urne funéraire fabriquée à partie de matières bio dégradables, l’occasion d’y mettre vos cendres, avec au milieu une graine d’Erable, de Pin ou encore d’Hêtre.
- Hêtre ou ne pas hêtre… telle est la question
- Ouais tu l’as dit… en même temps au delà de la vie Pin de salut !
En France, 32% des personnes décédées ont choisi d’être incinérées, et ce chiffre ne cesse de croitre.
Vous avez créé du CO2 toute votre vie et même lors de votre crémation, vous aurez des siècles pour l’absorber avec toutes vos feuilles. N’est-ce pas une perspective réjouissante ?
On trouve l’Urne Bios sur internet pour à peine plus de 100 euros.
Finalement devenir la nature après l’avoir admiré toute sa vie, ce ne serait pas ça le paradis ?
Il ne reste plus qu’à choisir la vue pour vos siècles à venir.
Joyeuse vie à tous en attendant la plantation.

October 10, 2016
PETIT DEJEUNER :
LES PESTICIDES A LA CUILLERE !
- Bonjour, bien dormi ?
- Bof… mais là, je fais le plein d’énergie !
- Tu manges des pesticides ?
- Hein ? Mais n’importe quoi, je mange mes céréales muesli. Y a rien de mieux pour commencer la journée ! Pi c’est super sain !
- Elles sont bio tes céréales ?
- Euuuhh attends voir… non !
- Donc tu manges des pesticides au ptit déj ! Elle commence bien ta journée !!!
La nouvelle est toute fraiche, le résultat de l’étude menée par générations futures (www.generations-futures.fr) est tombé mardi et il amène de mauvaises nouvelles.
En effet, le muesli que vous avez toujours considéré comme le meilleur ami du "repas le plus important de la journée" n’est finalement pas tant votre ami que cela.
Générations futures a acheté, puis fait analyser 20 paquets de muesli (5 bio et 15 non bio).
L’étude ne laisse pas de place au doute !
La TOTALITE des 15 paquets de muesli non biologiques révèle la présence de pesticides.
- Arrête… ça doit être minime alors non ?
- 141 résidus… J’appelle pas ça minime…
- C’est pas vrai ?!!!
- La concentration relevée s’avère même 354 fois supérieure à la concentration max que l’on tolère dans l’eau que l’on boit.
- Je suis dégouté… Fini le muesli !!!
- Tout doux bijou ! Tout n’est pas perdu...
En effet, si l’étude pointe du doigt les mauvais élèves, elle a aussi le mérite de faire remarquer que les muesli bio, eux, ne contiennent pas de pesticides. C’est BIO ! CQFD !
Au passage, les pesticides sont des perturbateurs endocriniens.
Pour en savoir plus sur leurs effets, allez jeter un coup d’œil à l'article plus bas dans cette page et intitulé "Gare aux perturbateurs endocriniens : allons nous créer des générations de crétins ?"
Bon petit déjeuner BIO à tous !

GARE AUX PERTUBATEURS ENDOCRINIENS :
ALLONS NOUS CREER DES GENERATIONS DE CRETINS ?
- Salut mon pote ! Bah t’en fais une tête ! Qu’est ce qui t’arrive.
- C’est junior, tu verrais le carnet de notes qu’il nous a ramené… la cata !
- En même temps c’est pas complètement de sa faute !
- C’est malin… j’étais pas si mauvais que ça à l’école ! faut pas charrier !
- C’est pas ce que je voulais dire… c’est peut être aussi un peu la faute de la pollution.
- QUOI ????
Et oui, les scientifiques se sont penchés sur la question et figurez vous que nos capacités intellectuelles seraient possiblement en chute libre en raison de la pollution, et plus précisément à cause des perturbateurs endocriniens.
- Des quoi ?
- Des molécules ou agent chimiques composés qui ont des incidences sur notre équilibre hormonal
- Ca existe ça ?
Oui cela existe, et ceux-ci sont présents dans notre quotidien et de plus en plus pointés du doigt pour leurs mauvais effets sur notre fertilité, notre développement, notre comportement et même pour les liens directs qu’ils pourraient avoir avec les cancers.
- Ca vient d’où ?
- Et bien, on en trouve par exemple dans certains produits d’entretien, produits cosmétiques, parfums ou encore dans certains médicaments.
Selon des études récentes, un nombre croissant d’enfants souffrirait de dérèglements thyroïdiens congénitaux, de troubles du spectre autistique ou d’hyperactivité et tout cela ne serait pas induit par les gènes, mais bien par ces perturbateurs. C’est d’ailleurs ce que la biologiste Barbara Demeneix, aussi directrice du département Régulations, développement et diversité moléculaire au MNHN de Paris, a expliqué dans son livre publié aux éditions Odile Jacob : "Le cerveau endommagé, comment la pollution altère notre intelligence et notre santé mentale » et qu’elle a évoqué lors de son passage dans l’émission de France Inter « la tête au carré » le 30 août dernier.
- L’angoisse… ça attaque notre QI ?
- On dirait bien...
Barbara Demeneix explique en effet que notre cerveau, ce chef d’oeuvre qui aura mis des siècles à devenir ce qu’il est, est depuis peu sur la pente descendante.
Alors certes, les perturbateurs endocriniens ne sont pas forcément les seuls responsables, c’est un processus multi-factoriel, mais responsables, ils le sont sans l’ombre d’un doute.
- Je m’étais déjà dit que les enfants étaient à hauteur de pot d’échappement. Ca craint.
- Tu sais ça a commencé bien plus tôt que cela…
- Genre ?
Et bien, des études on montré que l’enfant peut être contaminé par des dizaines de substances chimiques avant même d’avoir quitté le ventre de sa mère, que l’on croyait être une véritable forteresse.
- Nonnn ! Mais c’est le cheval de troie ton truc. Y a des moyens d’éviter ça ?
Pour éviter l’exposition aux perturbateurs endocriniens, il faudra compter sur nos gouvernements et espérer que la raison l’emportera sur le lobbying des industriels de la chimie… pas gagné. Pourtant les écrits de l’OMS sur ce qui caractérise un perturbateur endocrinien sont très clairs. A suivre...
En attendant, il y a des moyens de limiter l’exposition des mamans et de leur futur bébé.
L’enfant a besoin d’hormones tyroïdiennes bien équilibrées pour constituer son cerveau et ne pas devenir idiot plus tard, mais le taux d’hormones chez la mère se révèle tout aussi important.
En fait puisque ces substances perturbent la tyroïdie, augmentant le risque d’autisme ou de déficit de l'attention, il est conseillé aux femmes enceintes de :
- prendre des cachets de minéraux et de vitamines contenant de l’iode (ami de la thyroïde)
- éviter autant que possible de mettre de la crème solaire
- utiliser le moins de cosmétiques possible
- essayer de manger bio puisque ceci permet de baisser rapidement la quantité de pesticides dans le corps même si bio ne veut malheureusement pas toujours dire sans phtalates.
- éviter les produits d'entretien non naturels
- ne pas boire de l’eau en bouteille trop souvent, surtout si la bouteille est restée au soleil (pour information les bouteilles d’eau sont très souvent stockées à ciel ouvert dans les stocks de supermarchés…)
- éviter les bonbons nounours ou coca cola ou du genre
- consommer autant que possible des produits frais non emballés sous plastique
- ne pas manger ce que notre grand-mère n’aurait pas mangé (ça peut faire sourire mais c’est un vrai conseil)
Ceci permet de limiter les risques, mais pas de résoudre les problèmes.
Le cerveau continue certes d’évoluer au long de notre vie. Mais s'il n’a pas été formé correctement pendant notre enfance, il ne faudra pas espérer qu’il se rattrape après.
Il y a quelques années, nous avons supprimé le plomb de notre quotidien et cela nous semble aujourd'hui une évidence dictée par le bon sens. A quand la suppression des perturbateurs endocriniens ?
Un combat sociétal, sanitaire et scientifique qui s’annonce très difficile...

LOI BIODIVERSITE :
"NE VOUS FAITES PLUS DE BILLE"
Le saviez vous ?
Un certain nombre de vos produits cosmétiques contiennent des microbilles de plastique.
C’est le cas de certaines crèmes, de dentifrices, de produits gommants,...
- Ah bon ? vraiment ?
Vraiment ! Et nous parlons bien de billes de plastiques, issues de la pétrochimie, qui mesurent moins d’un millimètre et qui ont été adoptées en masse par les industriels de la cosmétique depuis maintenant 20 ans.
- Ok. Et alors ?
Et bien, ces microbilles qui peuvent sembler insignifiantes finiront leurs vies dans la mer. Et là, il sera alors impossible de les ramasser lors de votre "Restitution à la mer".
De leurs côtés, les espèces aquatiques auront sans doute plus de facilité à le faire, mais ce sera à leur dépens.
- Oula… tu veux dire que mon filet de daurade va être assaisonné au plastoc ?
- J’en ai bien peur...
- Mais ça craint ! Pi c’est dégueux !
En effet, mais il y a une bonne nouvelle : la loi Biodiversité a été adoptée en mai dernier par les députés de l’Assemblée Nationale, et publiée au journal officiel depuis le 9 août de cette année, et dans cette loi, on retrouve l’interdiction des microbilles dans tous les produits cosmétiques d’ici 2018.
- Ok c’est bien, mais d’ici 2018 , qu'est-ce qu'on fait nous ?
Et bien d’ici là, il faudra être vigilants.
Il existe des sites et des applications qui répertorient les produits contenant les microbilles plastique.
A vous de jouer.
Bon lavage de dents éco-responsable !

INTERVIEW CYRIL DION : "être plutôt qu'avoir"
Interview Le Monde Aout 2016
Certes il y aurait de quoi désespérer un peu. Et même de quoi se demander si mettre des enfants au monde dans le contexte actuel était bien raisonnable… Car la plupart d’entre nous le savent désormais (à moins d’être atteints de déni aigu), la situation ne va pas s’améliorer. Du moins pas toute seule.
Pour la première fois dans l’histoire, nous sommes confrontés à une conjonction de problèmes qui, en s’additionnant, pourraient conduire à la disparition d’une partie de notre espèce. On pourrait croire à un mauvais scénario de science-fiction. Malheureusement tout cela est en train de se produire. Sous nos yeux.
Il serait long et fastidieux d’énumérer tous ces troubles. Pour une partie, nous en voyons les symptômes chaque jour dans les médias : migrants, terrorisme, chômage, changement climatique, scandales politiques et financiers… Oui, ça va mal. Pourtant, il existe aussi de bonnes raisons d’espérer, comme nous le verrons plus loin. Mais commençons par les mauvaises nouvelles.
Si nous devions résumer, nous sommes confrontés à deux enjeux majeurs : l’un concerne l’augmentation intenable des inégalités (aujourd’hui, 85 personnes possèdent autant que 3,5 milliards d’autres) ; l’autre, la disparition des ressources naturelles et des espèces vivantes à une vitesse étourdissante, qui ne leur permet plus de se renouveler. Ce sont d’ailleurs ces deux facteurs qui, lorsqu’ils se combinent, précipitent la chute des civilisations. C’est ce que nous apprenait une étude américaine retentissante il y a quelques années.
Cocktail explosif
L’augmentation des inégalités résulte d’un système économique qui concentre mécaniquement les richesses dans un nombre toujours plus réduit de mains.
Schématiquement, plus vous avez d’argent et plus vous en aurez. « The poor stay poor and the rich get rich, that’s how it goes », chantait Leonard Cohen. On pourrait dénombrer un certain nombre de causes à cette situation : le mécanisme de création monétaire fondé sur la dette, l’évasion fiscale (au cœur du scandale des « Panama papers »), la spéculation effrénée, l’ultralibéralisme économique, l’hégémonie des multinationales…
Contrairement à ce que certains économistes prétendent, ce modèle ne crée pas d’emplois, au bout du compte il ne cesse d’en détruire. Il déstructure des économies entières, démantèle des services publics et jette des populations dans la pauvreté. Certes, il génère énormément de richesses mais qui sont très peu partagées. Ce qui attise la convoitise, exacerbe les tensions sociales et géopolitiques, fait le lit du terrorisme…
Assez logiquement, la crise écologique résulte, elle aussi, de ce modèle économique. La recherche effrénée de croissance matérielle, de profits immédiats nous a conduits à bâtir une société mondialisée, nourrie au consumérisme de masse.
Pour continuer à produire et à consommer sans relâche, nous rasons les forêts, vidons les océans, épuisons les sols, massacrons les animaux, polluons l’air et l’eau, tout en envoyant des quantités considérables de gaz dans l’atmosphère et en empilant les déchets.
De nombreuses études pointent désormais le risque d’un effondrement écologique sans précédent, susceptible de déclencher conflits, migrations de masse, ruptures alimentaires, cracks économique et financier… Et il pourrait intervenir dans les vingt à trente ans.
Face à cette situation, notre réponse est faible. Pour ne pas dire inconsistante. Une grande part d’entre nous attend patiemment que quelqu’un résolve le problème à notre place : nos dirigeants politiques (qui ne semblent pas décidés), de brillants ingénieurs qui inventeraient des technologies miraculeuses, des patrons d’entreprise qui verraient soudain la lumière, des activistes qui nous dérangent ou nous donnent bonne conscience selon les situations…
« Veillée d’armes »
Mais un système aussi global et complexe que le nôtre ne pourra pas changer de cette façon. Comme le répète souvent l’astrophysicien Hubert Reeves, « nous vivons une veillée d’armes ». Ce qui signifie que nous devrions être mobilisés, unis, comme à l’aube d’une guerre mondiale. Les problèmes que nous affrontons sont énormes et ils nécessitent que nous soyons ensemble pour les relever.
D’abord en mettant en œuvre dans notre vie de tous les jours, tout ce qui est en notre pouvoir pour inverser la tendance. Les possibilités sont nombreuses mais là encore nous pourrions les résumer en quelques gestes simples : manger bio, local et moins de produits animaux, économiser l’énergie, choisir un fournisseur d’électricité renouvelable, acheter tout ce qui peut être fabriqué localement à des entrepreneurs locaux et indépendants, choisir une banque qui n’a pas de filiale dans les paradis fiscaux et ne spécule pas sur les marchés, systématiquement recycler, réutiliser, réparer, composter, acheter moins et mieux (des produits bios, équitables, fabriqués dans des conditions sociales et environnementales satisfaisantes)…
Mais la société ne changera pas simplement en additionnant des gestes individuels. Il est également nécessaire de transformer nos entreprises, nos métiers, pour qu’ils contribuent à résoudre ces problèmes.
Ce que la spécialiste du développement durable Isabelle Delannoy appelle l’économie symbiotique (concept réunissant les innovations économiques de ces dernières années telles que l’économie circulaire, du partage, sociale et solidaire, bleue, le biomimétisme…) permet aujourd’hui d’envisager un monde où nos activités ne détruiraient plus les écosystèmes mais les régénéreraient tout en répartissant plus équitablement les richesses. Elle encouragerait la formation de sociétés plus autonomes et donc plus libres, tout en étant reliées les unes aux autres.
Mais cela suppose une véritable métamorphose de notre vision du monde : passer de l’avidité et de la recherche de sécurité par l’accumulation, du culte matérialiste et de la peur de manquer à un monde de coopération, de partage, où le bonheur d’être remplacerait la frénésie d’avoir.
La bonne nouvelle est que ces changements nous demanderont une immense créativité. Or, être créatif est l’une des choses les plus excitantes qui soient pour un être humain. Particulièrement lorsqu’il peut créer dans un champ qui le passionne et pour lequel il est doué.
Pour moi, c’est ici que la révolution peut commencer : renoncer au servage du travail moderne, à un certain conformisme, qui nous contraint à vendre notre temps, notre énergie, notre inventivité en échange d’un salaire, et embrasser des vocations. Des activités dont la finalité n’est plus de faire tourner la machine infernale, mais qui participent à créer une société plus épanouissante, plus en équilibre.
Certes, renoncer à une certaine sécurité nous demandera du courage. Mais que préférons-nous ? Souffrir à petite dose pendant des années, rationnellement nous asseoir sur nos rêves tandis que le bateau se dirige vers l’abîme ou connaître une existence vibrante, donner du sens, nous réaliser, avoir la satisfaction d’être utile ? Et peut-être l’emporter…
Réinventer la politique
Enfin, des mesures politiques devraient être prises. D’abord en termes de fiscalité et de régulation : taxer le carbone pour accélérer la transition énergétique vers les renouvelables, alléger la fiscalité du travail, taxer les transactions financières à caractère spéculatif, réorienter les subventions agricoles pour stimuler une agriculture biologique, vivrière, locale, qui ne détruit ni les écosystèmes ni les emplois, transformer le mécanisme de création monétaire pour progressivement se libérer de la dette.
Ainsi pouvoir consacrer des fonds aux activités d’intérêt général et pouvoir aider les plus fragiles : santé, éducation, culture, services publics…
Selon les calculs que nous avons faits pour le film Demain, nous pourrions, au bas mot, créer 1,5 million d’emplois en adoptant une ambitieuse transition énergétique, en relocalisant une grande part de notre alimentation et en montant notre taux de recyclage à 80 % (contre 25 % aujourd’hui).
Nous connaissons la plupart des solutions à nos problèmes. Et elles fonctionnent. Nous savons régénérer les sols, ralentir le dérèglement du climat, sortir des populations entières de la pauvreté, fabriquer des produits neufs à partir de déchets, produire de l’énergie à partir du soleil, de l’eau, du vent…
En quelques décennies, nous pourrions redresser la barre et sauver une bonne partie de l’humanité. Et lui permettre de vivre mieux. A condition de favoriser la coopération entre droite et gauche, citoyens et élus, législatif et exécutif. De nous unir. Et de cesser les petites guéguerres politiciennes et les stratégies électoralistes.
Aujourd’hui, nous sommes nombreux à ne nous retrouver ni dans ce que propose la droite, ni dans ce que propose la gauche. Et encore moins dans le Front national. Nous n’appartenons souvent à aucun parti. Nous sommes de simples citoyennes et citoyens. Mais nous ne pouvons plus regarder la situation se dégrader de la sorte. Il nous faut amorcer le mouvement. Et tout réinventer, y compris la politique. Nous en avons les moyens et, encore une fois, qu’y a-t-il de plus enthousiasmant ?
Auteur, réalisateur et militant français, Cyril Dion est cofondateur du mouvement Colibris avec Pierre Rabhi en 2006. Il a publié en 2015, chez Actes Sud, Demain. Un nouveau monde en marche et Demain, les aventures de Léo, Pablo et Lou en quête d’un monde meilleur. Il écrit et coréalisé avec Mélanie Laurent le film Demain, César du meilleur documentaire en 2016.
Source : http://www.lemonde.fr/festival/article/2016/08/15/etre-plutot-qu-avoir_4982798_4415198.html